Avantages, limites et conséquences
Critères
Levée de dette
Levée d’equity
Atouts
Pas de dilution du capital- Taux d’intérêt potentiellement bas- Effet de levier financier
Pas de remboursement / d’intérêts- Apport d’investisseurs souvent expérimentés- Capacité à lever des montants plus importants (selon le secteur)
Limites / Risques
Obligation de remboursement- Risque de défaut- Nécessité de garanties- Possible impact sur la trésorerie
Dilution du capital et perte partielle de contrôle- Attente de croissance et de rentabilité des investisseurs- Processus de levée parfois long et complexe
Conséquences sur la gouvernance
Relativement peu d’impact sur le contrôle- Respect strict de covenants financiers
Modification potentielle de la structure décisionnelle- Présence de nouveaux investisseurs au CA et dans la gouvernance
Coût global
Moins coûteux en capital (pas de partage des bénéfices)- Les intérêts sont déductibles fiscalement
Coût en capital élevé à terme (partage des bénéfices, dividendes potentiels, augmentation de la valeur de l’entreprise partagée)
Exemples concrets
3.1. Exemple d’une levée de dette
a) Contexte
Entreprise : PME dans l’agroalimentaire, fabricant de produits bio.
Stade de développement : L’entreprise est en phase de croissance stable et souhaite optimiser ses capacités de production afin de répondre à la demande grandissante.
Situation financière : L’entreprise génère un cash-flow positif, dispose déjà d’un endettement modéré et respecte de bons ratios financiers.
b) Problématique
c) Solution
d) Bénéfices et conséquences
Bénéfices :
Pas de dilution : L’équipe dirigeante reste majoritaire, pas de nouvel actionnaire à la table.
Retour sur investissement rapide : Les équipements augmentent la productivité et les marges, ce qui permet de couvrir les charges d’intérêts.
Avantage fiscal : Les intérêts sont déductibles, ce qui réduit l’assiette fiscale.
Conséquences :
Risque financier : En cas de ralentissement économique, l’entreprise doit tout de même rembourser ses échéances.
Contrôle du banquier : Des covenants financiers (exigés par la banque) doivent être respectés (ratio de couverture de la dette, ratio de solvabilité, etc.).
Trésorerie surveillée : Il est nécessaire de bien gérer les flux de trésorerie pour honorer les remboursements.
3.2. Exemple d’une levée d’equity
a) Contexte
Entreprise : Start-up technologique développant une solution SaaS (logiciel en ligne) dédiée à l’optimisation des processus de recrutement.
Stade de développement : L’entreprise est en forte phase de croissance, mais son modèle économique demande encore des investissements lourds en R&D et en acquisition de clients.
Situation financière : Les revenus sont en progression rapide, mais l’entreprise est encore déficitaire au regard des investissements nécessaires.
c) Solution
d) Bénéfices et conséquences
Bénéfices :
Pas d’obligation de remboursement : La société peut concentrer ses ressources sur la croissance et la R&D.
Effet de crédibilité : L’entrée d’un fonds de capital-risque reconnu renforce la visibilité et la confiance des partenaires commerciaux.
Accompagnement stratégique : L’investisseur apporte son réseau, son expertise et accélère le développement de l’entreprise.
Conséquences :
Dilution : Les fondateurs passent de 100 % à 80 % du capital, partageant ainsi le pouvoir et les futurs bénéfices.
Perte partielle de contrôle : Les investisseurs obtiennent un droit de regard et de veto sur certaines décisions.
Exigences de performance : Les nouveaux actionnaires peuvent exiger une croissance rapide, une gouvernance renforcée et une préparation à d’éventuelles levées de fonds ultérieures.
Conclusion
La levée de dette et la levée d’equity répondent à des besoins et des contextes différents :
La dette est souvent adaptée aux entreprises déjà rentables ou en bonne santé financière, qui veulent financer un investissement spécifique sans diluer leur capital. Elle demande cependant une bonne capacité de remboursement, un respect de covenants et peut peser sur la trésorerie.
L’equity offre une plus grande flexibilité puisqu’il n’y a pas de remboursement d’intérêts. En contrepartie, les fondateurs cèdent une partie de la propriété de l’entreprise et doivent composer avec les exigences des nouveaux actionnaires. Cet outil est particulièrement adapté aux projets innovants, dont la croissance est forte et le besoin en capital important.
Chaque dirigeant doit évaluer sa situation, ses objectifs de croissance, sa tolérance au risque et sa volonté de partager (ou non) le contrôle de l’entreprise avant de choisir entre la dette et l’equity. Un accompagnement par des conseils financiers et juridiques est vivement recommandé pour structurer la meilleure solution en fonction du stade de développement et de la stratégie de l’entreprise.